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NVFP4 vs FP8 vs BF16 vs MXFP4 : comparatif des formats basse précision pour l’IA

NVFP4 vs FP8 vs BF16 vs MXFP4

Le monde de l’intelligence artificielle ne se limite pas aux géants médiatisés comme ChatGPT, Gemini ou Claude. Derrière ces modèles phares, une multitude de projets IA doivent composer avec des contraintes bien plus concrètes : le coût de l’entraînement et la rapidité de l’inférence. Ces deux facteurs dépendent en grande partie du format numérique choisi pour représenter les poids et les calculs. Plus les modèles gagnent en taille, plus la précision des nombres devient un levier décisif, influençant directement la vitesse d’exécution, la consommation énergétique et la fidélité des résultats.

Aujourd’hui, quatre formats se retrouvent sur le devant de la scène : BF16, FP8, NVFP4 et MXFP4. Mais lequel est le plus adapté pour entraîner un LLM ? Lequel faut-il choisir pour l’inférence dans le cloud ou sur GPU ? On fait le point dans ce comparatif. Pour une approche plus global et spécifique au format NVFP4, je vous invite à consulter notre page dédiée.


Pourquoi la précision numérique est-elle cruciale en IA ?

En entraînement IA, chaque opération mathématique se répète des milliards de fois. Utiliser des formats plus compacts permet :

  • d’entraîner plus vite les modèles,
  • de réduire la mémoire GPU,
  • de baisser la consommation énergétique.

Mais attention : trop compacter les nombres, c’est risquer d’introduire des erreurs, de l’instabilité ou des pertes de précision sur certaines tâches (raisonnement logique, calcul, codage).

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Présentation rapide des formats

  • BF16 (Bfloat16) : le vétéran. Un format 16-bit, très stable, mais gourmand.
  • FP8 (Floating Point 8-bit) : l’équilibre entre vitesse et précision, adopté massivement depuis 2022.
  • NVFP4 (NVIDIA FP4) : le petit nouveau, format 4-bit optimisé pour les GPU Blackwell.
  • MXFP4 (Microscaling FP4) : format alternatif 4-bit exploré par la recherche, mais moins stable à grande échelle.

Tableau comparatif des formats basse précision

FormatPrécision (benchmarks)Vitesse (vs BF16)Mémoire (vs FP8)Cas d’usage recommandé
NVFP4~98–99 % de FP8, équivalent sur la plupart des tâches, légère baisse sur le code (arXiv)4× à 6× plus rapide (Tom’s Hardware)-50 % (NVIDIA blog)Entraînement et inférence LLM à grande échelle, GPU Blackwell
FP8~99–100 % de BF16, très fiable2× à 3× plus rapide-50 % vs BF16Standard actuel pour entraîner des LLM
BF16Référence, précision maximaleBaseline (1×)2× mémoire vs FP8Fine-tuning critique, tâches sensibles à la précision
MXFP4Moins stable que NVFP4 à grande échelle (Yang et al.)Gains proches NVFP4 mais convergence incertaine-50 % vs FP8Recherche expérimentale, certains workloads d’inférence

BF16 : la valeur sûre mais gourmande

Le BF16 (Bfloat16) est depuis longtemps le cheval de bataille des centres de données. Sa grande précision en fait une option rassurante : peu de risques d’instabilité, résultats très proches de la pleine précision.

Le revers de la médaille : il consomme beaucoup. Par rapport à FP8, le BF16 demande environ deux fois plus de mémoire et deux à trois fois plus de temps de calcul. Dans les tâches de fine-tuning de modèles critiques (santé, finance …), BF16 reste incontournable, mais il tend à devenir un luxe.

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FP8 : l’équilibre adopté par tous

Le FP8 a rapidement supplanté le BF16 comme standard pour l’entraînement des LLM. Avec une précision proche du BF16, mais une consommation de mémoire réduite de moitié. Il est aujourd’hui utilisé par des services d’IA. Les sociétés d’IA communiquent peu sur l’adoption du FP8, il est donc difficile d’estimer son adoption.

Selon l’étude de NVIDIA, FP8 a été le premier format basse précision massivement validé en production, démontrant qu’on pouvait diviser les coûts sans sacrifier la qualité.


NVFP4 : la révolution 4-bit signée NVIDIA

Avec NVFP4, NVIDIA pousse le curseur encore plus loin. Le format utilise une astuce :

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  • échelle FP8 sur chaque bloc de 16 valeurs,
  • facteur global en FP32 pour stabiliser l’ensemble.

Résultat : des performances très proches du FP8, mais avec deux fois moins de mémoire et jusqu’à 6× plus de vitesse que BF16.

Une étude académique sur arXiv a confirmé que sur un entraînement massif (12B paramètres, 10T tokens), la différence de qualité / précision avec FP8 était minime : seulement 1 à 1,5 % d’écart sur la validation.

C’est comme passer d’une voiture hybride (FP8) à une voiture électrique performante (NVFP4) : plus légère, plus rapide, mais qui arrive quasiment au même résultat à l’arrivée.


MXFP4 : l’alternative académique

Avant le format NVFP4, il y avait le MXFP4. Ce dernier est un format 4-bit exploré par la recherche académique. Basé sur des techniques de microscaling, il promettait une voie ouverte, moins dépendante de NVIDIA.

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Cependant, les études récentes (Yang et al.) montrent que sa stabilité est inférieure à celle du NVFP4 lorsqu’on passe à des entraînements massifs. Les modèles convergent moins bien, avec un risque d’erreur plus élevé.

La question de l’existence de benchmarks indépendants utilisant NVFP4 – et de sa comparaison directe avec MXFP4 – sur des modèles open-weight autres que Nemotron et DeepSeek-R1 trouve aujourd’hui plusieurs réponses documentées.

Un premier exemple est fourni par une étude académique sur Llama-3.1-8B-Instruct, qui a évalué les performances de NVFP4 et MXFP4 sous différents schémas de quantification. Les résultats montrent que NVFP4 conserve une précision supérieure et un écart quadratique moyen plus faible que MXFP4, en particulier lorsqu’il est utilisé avec des variantes optimisées de GPTQ. Dans le cadre d’une quantification poids-seuls, NVFP4 ne subit qu’une baisse d’environ 2 % de précision par rapport au modèle en pleine précision, contre une dégradation plus marquée pour MXFP4 (Arxiv, 2025).

Au-delà de cette étude académique, les modèles open-weight gpt-oss développés conjointement par NVIDIA et OpenAI confirment la pertinence de NVFP4. Ces modèles, disponibles en versions 120B et 20B, exploitent directement ce format pour proposer une inférence plus rapide et plus économe en énergie, sans perte notable de précision. Ils représentent un benchmark indépendant et pratique sur de grands modèles ouverts, hors des familles Nemotron et DeepSeek-R1 (HotHardware, 2025Coinfomania, 2025).

Enfin, plusieurs analyses techniques détaillent pourquoi NVFP4 surpasse MXFP4 : son approche par micro-blocs de 16 valeurs permet une quantification plus fine, réduisant les erreurs sur des tenseurs de grande taille. Des publications spécialisées comme Edge AI Vision expliquent que cette méthode accroît la robustesse de l’inférence sur une large gamme de modèles open-weight (Edge AI Vision, 2025). De plus, des benchmarks de référence comme MLPerf mentionnent l’utilisation massive de NVFP4 dans l’écosystème Blackwell, ce qui témoigne d’une adoption bien au-delà de Nemotron et DeepSeek-R1 (NVIDIA Developer, 2025).

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En résumé, il existe bien des benchmarks indépendants qui confrontent NVFP4 et MXFP4 sur des modèles open-weight variés. Les résultats convergent : NVFP4 offre une meilleure précision et une efficacité supérieure, avec des validations allant des études universitaires aux déploiements industriels sur des modèles largement diffusés.


Quels formats pour quels usages ?

  • Entraînement massif d’un LLM : NVFP4 sur GPU Blackwell est imbattable en termes de vitesse et de coûts.
  • Production en cloud : FP8 reste un standard sûr et déjà supporté largement par les fournisseurs.
  • Fine-tuning sensible : BF16 reste le choix le plus rassurant, au détriment de l’efficacité.
  • Recherche expérimentale : MXFP4 peut intéresser les laboratoires qui testent de nouveaux schémas de quantization.

Conclusion : vers un monde dominé par le 4-bit ?

Le match entre BF16, FP8, NVFP4 et MXFP4 illustre une tendance claire : l’industrie pousse toujours vers moins de bits, plus de performance.

Le NVFP4 se présente comme le candidat le plus sérieux pour succéder à FP8, du moins sur les GPU Blackwell. Mais comme souvent en technologie, la partie ne se joue pas seulement sur les bancs d’essai. L’adoption dépendra aussi des services clouds, des frameworks open source, et de la confiance des chercheurs et développeurs.


Articles de la série NVFP4

  1. NVFP4 : tout comprendre du nouveau format 4-bit de NVIDIA pour l’IA
  2. NVFP4 vs FP8 vs BF16 vs MXFP4 : comparatif des formats basse précision pour l’IA ← Vous êtes ici
  3. Stabilité et performances du NVFP4 : ce que disent les études académiques et benchmarks
  4. Pourquoi le NVFP4 compte pour les entreprises : coûts, vitesse et adoption dans l’IA

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