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Fautes d’orthographe dans les articles : maladresse ou stratégie anti-IA ?

Fautes dorthographe dans les articles maladresse ou stratégie anti-IA

En tant que lecteur assidu, il m’arrive souvent d’être surpris : en 2025, comment peut-on encore trouver autant de fautes d’orthographe, de grammaire ou de simples coquilles sur des sites bien établis ? Les correcteurs automatiques sont aujourd’hui puissants, que ce soit ceux intégrés à Word, Grammarly, MerciApp ou Antidote. Même Google Docs souligne la moindre faute en rouge. Pourtant, il suffit d’un petit tour sur le Web pour constater que les erreurs persistent, parfois même dans des articles publiés par des médias importants.

Est-ce un manque de rigueur ? Une négligence volontaire ? Ou, plus surprenant encore, une stratégie pour éviter que les contenus soient identifiés comme générés par intelligence artificielle ?

Les fautes d’orthographe : longtemps un signe de négligence

Traditionnellement, on considérait qu’une faute dans un article publié en ligne était avant tout un signe de manque de relecture. Dans des environnements où la vitesse prime, comme les rédactions en ligne ou les blogs à forte cadence de publication, il est courant que le temps de correction soit sacrifié au profit de la rapidité. Par exemple lors des lives sur le site Le Monde, quelques (rares) coquilles sont visibles et c’est normal. En revanche pour des articles sur des sites Web établis, cette situation est plus surprenante.

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Des analyses comme celles publiées sur Les Mots rappellent que, même avec les meilleurs outils, les correcteurs automatiques ne remplacent pas une relecture humaine attentive. Ils peuvent manquer des erreurs contextuelles (par exemple, « son » vs « sont »), ou encore interpréter une tournure comme correcte alors qu’elle ne l’est pas vraiment.

Soit ! On peut mettre certaines erreurs sur le compte des correcteurs, mais qu’en est-il des fautes de frappe ? Une lettre en trop, un mot tronqué ou une erreur grossière que le lecteur (ou même l’algorithme) perçoit aussitôt comme une maladresse bien humaine.

La complexité des langues : une excuse encore valable ?

On pourrait penser que l’orthographe et la grammaire sont devenues triviales à corriger. Mais il faut rappeler que des langues comme le français et l’anglais sont pleines d’exceptions et de subtilités. Idiomes, homophones, expressions régionales, jargon technique… autant d’éléments qui trompent régulièrement les logiciels.

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Une étude du Master TSM Lille (source : mastertsmlille.wordpress.com) montre clairement que même les meilleurs correcteurs orthographiques se heurtent à des limites dès qu’on sort d’un usage standard. Autrement dit, même avec la technologie, certaines fautes passent toujours entre les mailles du filet.

Mais ce constat n’explique pas la fréquence et la récurrence des fautes dans les contenus Web récents.

Une nouvelle hypothèse : les fautes comme stratégie anti-IA

C’est ici que l’hypothèse devient plus intéressante. Plusieurs observateurs ont remarqué que certains créateurs introduisent volontairement des fautes d’orthographe ou de frappe dans leurs contenus. Pourquoi ? Pour casser la “perfection” des textes générés par IA.

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Les détecteurs de contenus IA se basent en partie sur des signaux linguistiques : une syntaxe trop régulière, un vocabulaire lissé, une absence totale de coquilles. Dans ce contexte, un texte « impeccable » peut paradoxalement sembler suspect. D’où l’idée d’introduire de petites imperfections pour humaniser un contenu produit par une machine.

Des témoignages relayés par Les Numériques (lesnumeriques.com) montrent que certains étudiants ajoutent volontairement des erreurs pour tromper leurs professeurs. Cette logique s’étend aujourd’hui aux sites Web et aux créateurs de contenus, dans le but de réduire la probabilité que Google, d’autres systèmes ou même les lecteurs considèrent leur texte comme du contenu généré par IA.

Une stratégie à double tranchant

Si l’on se place du côté des créateurs de contenu, cette stratégie a une certaine logique. Les moteurs de recherche n’imposent pas de pénalité forte pour une faute occasionnelle (source : Reacteur.com). Alors pourquoi ne pas en glisser volontairement quelques-unes pour éviter d’être catalogué comme “texte IA” ?

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Mais d’un autre côté, cette méthode est problématique :

  • Elle dégrade la qualité perçue par les lecteurs. Un article avec des fautes donne une impression de bâclage.
  • Elle affaiblit la crédibilité d’un site ou d’un auteur, surtout dans des thématiques sérieuses (santé, finance, droit).
  • Elle peut impacter l’expérience et la confiance du lecteur / utilisateur

En somme, vouloir paraître “humain” peut conduire à paraître négligent.

Mon avis de lecteur et rédacteur

Pour ma part, je fais de nombreuses fautes quand j’écris un premier jet. Mais avant de publier, j’utilise toujours des correcteurs automatiques et je relis, car je pars du principe qu’un contenu de qualité se doit d’être bien rédigé ( je fais de mon mieux ! Quelques coquilles persistent …).

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Certes, cela augmente peut-être la probabilité que mon texte soit identifié comme généré avec l’aide de l’IA. Mais je préfère assumer cette transparence plutôt que de sacrifier la lisibilité et la crédibilité. Car oui, bien sûr j’utilise l’IA, que ce soit pour rechercher des informations, explorer des idées, analyser mes articles et m’aider dans la rédaction. Il ne faut pas se leurrer, aujourd’hui la majorité des rédacteurs utilisent l’IA. Il ne s’agit pas de contenu entièrement généré par IA, mais bien d’une aide substantielle pour rédiger, corriger et identifier les erreurs. Et l’IA, comme les correcteurs, n’est pas sans défaut, elle nécessite une validation humaine.

Après tout, on sait que même les plus grands journaux ont recours à l’IA pour accélérer la production d’articles, comme l’indique cet article sur le The New York Times. Alors pourquoi tenter de se cacher derrière des fautes volontaires ? L’honnêteté éditoriale et la qualité du contenu restent, à mon sens, plus importantes que le risque de détection.

Maladresse ou stratégie ?

Les fautes d’orthographe en ligne ne sont pas prêtes de disparaître. Entre les limites des outils, la rapidité exigée dans la publication, et désormais cette nouvelle tendance “anti-IA”, elles peuvent être vues à la fois comme des maladresses et comme des choix stratégiques.

Mais en tant que lecteur, je préfère lire un texte clair, propre et professionnel, quitte à ce qu’il soit soupçonné d’avoir été aidé par une IA. Car, au final, ce qui compte, ce n’est pas d’être “indétectable”, mais la qualité du contenu. Va-t-on voir apparaitre des IA pour ajouter des fautes ?

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