Les méthodes de désinformations et d’influence du Kremlin
Les campagnes de désinformation pro-Kremlin utilisent des méthodes sophistiquées et variées pour influencer les opinions publiques et semer la discorde au sein des démocraties occidentales. Voici quelques-unes des techniques les plus couramment employées :
Recrutement de journalistes et d’influenceurs locaux
La campagne d’influence surnommée « African Initiative » est un exemple frappant de l’utilisation par la Russie de journalistes et d’influenceurs locaux pour propager des narratifs anti-occidentaux. Ces narratifs mêlent des griefs légitimes liés à la colonisation et des théories du complot accusant les médecins occidentaux de propager des maladies (Source : Politico, Le Monde).
Création et gestion de faux comptes
L’utilisation de l’intelligence artificielle permet de créer et de gérer des milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux. Ces comptes sont utilisés pour amplifier les messages pro-Kremlin, en générant automatiquement des likes, des partages et des commentaires, une méthode de désinformation de plus en plus simple à mettre en place et abordable avec l’IA.
Une étude a révélé que plus de 2 200 comptes en ligne liés à des acteurs soutenus par l’État russe ont été identifiés sur des plateformes comme Facebook, Instagram, Twitter (X Corp.), TikTok, YouTube et Telegram (Source : SiliconANGLE).
A noter, cela ne représente que la partie émergée de l’iceberg.
Exploitation des failles de modération de contenu
Les méthodes de désinformation du Kremlin profitent souvent de l’application inégale des politiques de modération de contenu par les plateformes de réseaux sociaux. Des recherches ont montré que les contenus violents et haineux ne sont pas systématiquement supprimés, ce qui permet aux narratifs pro-russe de continuer à se propager. Par exemple, X (ex Twitter), sous la direction d’Elon Musk, a vu une augmentation de 22 % de la viralité des contenus de désinformation en 2023 (Source : SiliconANGLE, Global Affairs Canada).
Sur X, nous avons même pu constater des publicités sur des contenus Pro-Russes. Certaines étaient accompagné d’une note de communauté pour rétablir la véracité de faits. Toutefois, il est étonnant que la plateforme laisse ce type de publicité prospérer, d’autant plus lorsqu’elles sont identifiées par une note de la communauté.
De manière générale, le contenu publicitaire est plus contrôlé sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, le reseau social X est fortement critiqué par l’Union Européenne pour son manque de contrôle sur les contenus haineux et autres dérives. Dans un article récent, Le Monde explique que le réseau social X est accusé par la Commission européenne de tromper ses utilisateurs et de violer les règles de l’UE avec ses coches bleues. Une situation qui génère plus d’engagement des utilisateurs (fictifs ou non), cela profite ainsi à X, mais permet également au Kremlin d’exploiter cette faiblesse avec ses méthodes de désinformations en constante évolution.
Amplification trans-plateformes
Les agents du Kremlin utilisent une méthode consistant à cibler d’abord les environnements les moins réglementés, puis à amplifier les contenus de désinformation ou d’influence sur d’autres plateformes. Cela permet de maximiser la portée de leurs messages et de contourner les restrictions spécifiques à chaque plateforme (Source : SiliconANGLE).
Propagation de narratifs subversifs
La désinformation pro-Kremlin inclut souvent des narratifs subversifs qui volent juste sous les définitions légales des discours haineux, cette méthode permet ainsi à ces contenus de rester en ligne. Ces narratifs visent à discréditer des groupes spécifiques ou à déshumaniser des individus sur la base de leurs caractéristiques protégées telles que la nationalité, le sexe, le genre ou la religion (Source : SiliconANGLE, Global Affairs Canada).
Utilisation de technologies cyber avancées
La Russie intègre également des capacités cybernétiques évolutives dans ses efforts de désinformation. Des rapports indiquent que le Kremlin utilise des méthodes à la fois ouvertes et cachées pour attaquer des cibles militaires et civiles, en exploitant les divisions sociales, afin d’attiser la haine ou la discorde, pour en tirer avantage (Source : Politico, SiliconANGLE).
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