Des Youtubeurs élus députés au Parlement Européen !
Imaginez deux YouTubeurs populaires, sans aucune expérience politique et sans programme clair, se retrouvant élus députés au Parlement Européen. Non, ce n’est pas le synopsis d’un film comique, mais bien la réalité surprenante et un peu inquiétante de nos jours.
Les heureux élus ? Fidias Panayiotou et Alvise Pérez, deux vidéastes qui ont troqué leurs caméras contre des sièges à Bruxelles. Le salaire d’un député Européen est de 10 377,43 euros brut, soit 8 089,63 euros net après déduction des cotisations sociales et impôts européens. On ne va pas se mentir, cela a de quoi motiver de nombreuses personnes ! D’autres seront plutôt choqués par cette nouvelle, sachant que c’est nous, les européens, qui payons leurs salaires.
Alors, que signifie cette nouvelle incursion des réseaux sociaux dans le monde politique ?
Quand YouTube et politique Fusionnent
Dimanche 9 juin, deux noms inattendus sont sortis des urnes des élections européennes. Fidias Panayiotou, un Chypriote de 24 ans, et Alvise Pérez, un Espagnol de 34 ans, sont maintenant députés européens.
Leur particularité ? Ils sont célèbres sur YouTube, avec des millions de vues et d’abonnés, mais sans le moindre programme politique. Bienvenue dans l’ère de la politique 2.0 où la popularité en ligne semble plus importante que les compétences, les idées ou encore le programme politique.
Qui sont ces nouveaux députés ?
Fidias Panayiotou, connu pour ses vidéos spectaculaires, n’a pas hésité à se filmer en train de frauder dans les transports ou de se faire passer pour un sans-abri. Avec 2,6 millions d’abonnés, il a réussi à mobiliser 19,36% des voix chypriotes. Sa stratégie ? « Motiver les jeunes à aller voter« . Apparemment, mission accomplie.
Alvise Pérez, quant à lui, est un influenceur espagnol d’extrême droite avec 930.000 abonnés sur Instagram et 307 000 abonnés sur Youtube. Il s’est fait remarquer par ses prises de position controversées, anti-avortement et anti-féministes, et par la diffusion de fausses informations sur la pandémie de Covid-19. Rappelons-nous qu’une campagne de désinformation rémunérée a entrainé de nombreux Youtubeurs à diffuser de fausses informations sur les vaccins contre le Covid 19.
Malgré tout cela, ou peut-être à cause de cela, il a également séduit une part significative de l’électorat.
L’impact des réseaux sociaux sur la politique
Cette élection soulève de nombreuses questions. Les électeurs votent-ils pour des idées ou pour la notoriété ? Avec l’essor des réseaux sociaux, l’attrait pour des figures populaires semble prendre le pas sur les qualifications et les programmes politiques.
Les influenceurs, avec leurs millions de followers, peuvent toucher une large audience en un clic. Mais cette popularité est-elle une raison suffisante pour se retrouver aux commandes de décisions politiques majeures ?
A lire : Réseaux sociaux : la désinformation politique sur les élections européennes
La menace de la désinformation
L’élection de ces YouTubeurs est également un rappel des dangers que posent les réseaux sociaux en termes de désinformation. La Russie, par exemple, a été impliquée dans plusieurs opérations de désinformation pour influencer les élections européennes via les réseaux sociaux. Deepfakes, fausses nouvelles, et autres manipulations deviennent des armes redoutables dans l’arsenal de ceux qui cherchent à déstabiliser les démocraties.
En France, nous n’avons pas été épargné comme l’ont montré de nombreux articles, celui du Monde en est un bon exemple. L’opération « Matriochka » du Kremlin a été particulièrement active les 8 et 9 juin 2024.
Influenceurs et politique : une bonne idée ?
Est-il sain que des influenceurs sans programme politique solide puissent devenir députés ? Leurs actions et leurs discours, souvent axés sur le sensationnalisme et la controverse, peuvent-ils vraiment apporter quelque chose de positif au Parlement Européen ? Ou bien cette tendance révèle-t-elle une dérive inquiétante où la popularité prime sur la compétence ?
En tout cas, cette élection inédite est un signal fort : les modes de communication en politique ont radicalement changé. Et il est peut-être temps de se demander si cette évolution va vraiment dans la bonne direction. Une chose est sûre, avec Fidias et Alvise à Bruxelles, on ne risque pas de s’ennuyer. Mais pour le bien de la démocratie, espérons que ce spectacle n’est qu’un feu de paille et non le début d’une nouvelle norme.
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