Réseaux sociaux : la désinformation politique sur les élections européennes
Les tentatives de désinformation politiques sur les réseaux sociaux et internet concernant les élections européennes 2024 sont variées et de grande envergure.
Comment les réseaux sociaux influencent-ils nos opinions en favorisant certains contenus au détriment d’autres ? Quels sont les mécanismes de désinformation en jeu ? Est-il préférable d’opter pour une régulation plus stricte ou au contraire de promouvoir la libre expression ?
Les principales stratégies de désinformation identifiées
Voici un aperçu des principales stratégies de désinformation politique identifiées sur les élections européennes 2024 :
- Désinformation ciblée : Les réseaux sociaux sont largement utilisés pour diffuser de fausses informations afin de manipuler l’opinion publique. Par exemple, un rapport de l’ONG Avaaz a révélé que des contenus mensongers émanant de groupes d’extrême droite ont généré plus de 500 millions de vues sur Facebook. Ces informations incluent des posts provocateurs et des vidéos montées pour inciter à la haine ou à la peur, comme des fausses affirmations sur des migrant (source : La Croix).
- Faux comptes et comptes dupliqués : Dans plusieurs pays européens, des partis politiques utilisent des faux comptes pour augmenter artificiellement leur influence. En Allemagne, le parti AfD d’extrême droite a été signalé pour avoir utilisé massivement de tels comptes et l’AfD a également utilisé de fausses photos (Deepfake). En Pologne, des montages photo et des vidéos fictives ont été utilisés pour diffuser des informations trompeuses sur les migrants (source : La Croix).
- Manipulation des algorithmes et publicités ciblées : Des entreprises et des groupes politiques exploitent les algorithmes des réseaux sociaux pour cibler des électeurs spécifiques avec des messages personnalisés. Le scandale Cambridge Analytica est un exemple notoire de cette pratique, où des données personnelles ont été utilisées pour influencer les comportements électoraux par des publicités ciblées (source : Kofi Annan Foundation.
- Influence sur le décompte des temps de parole : La réglementation du temps de parole dans les médias traditionnels est un moyen de garantir une certaine équité dans les campagnes électorales. Cependant, avec l’essor des réseaux sociaux, ce contrôle est devenu plus complexe. Les réseaux sociaux permettent une désintermédiation, favorisant la propagation de théories du complot et de contenus biaisés, ce qui peut influencer de manière significative l’opinion publique sans contrôle strict (source : RM – Council of Europe).
Ces différentes stratégies de désinformations montrent l’ampleur des efforts déployés pour manipuler les électeurs sur internet et les réseaux sociaux avant les élections européennes 2024. Les autorités et les organisations doivent donc redoubler de vigilance pour contrer ces tentatives de désinformation et protéger l’intégrité des processus électoraux.
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Des exemples concrets de désinformations politiques sur les réseaux sociaux
Voici quelques exemples concrets de désinformations politiques sur les réseaux sociaux concernant les élections européennes 2024 :
- Deepfakes et fausse identité : Lors des élections européennes de 2024, des vidéos deepfake montrait une prétendue nièce « Amandine Le Pen » (qui n’existe pas) et également des vidéos d’un autre personnage fictif Lena Marechal Le Pen. Ces deux vidéos ont pour objectif d’améliorer l’image de personnalités politiques. Ces comptes ne sont pas à prendre à la légère ; ils génèrent des millions de vues, captivant ainsi un large public. La manière convaincante dont ces deepfakes reproduisent la jeunesse et l’attrait visuel, associée à leur omniprésence sur les réseaux sociaux, renforce leur influence et leur effet.
- Valérie Hayer : Valérie Hayer, candidate de la liste Renaissance, a été ciblée par une vidéo deepfake qui la montrait dans un clip très ringard généré par l’intelligence artificielle. Ce clip visait à discréditer sa campagne en la présentant de manière ridicule (Source : Le Pèlerin). Il ne s’agit que d’un exemple, la candidate a été la cible de nombreuses manipulations ou désinformations sur les réseaux sociaux.
- Giorgia Meloni en Italie : La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a été la cible de deepfakes pornographiques utilisés pour la discréditer politiquement. Meloni a intenté des poursuites pour obtenir des dommages et intérêts pour cette atteinte grave à sa réputation (Source : Euronews).
- Maia Sandu en Moldavie : La présidente moldave Maia Sandu a été régulièrement ciblée par des deepfakes visant à ridiculiser son gouvernement pro-occidental. Les autorités moldaves ont accusé le Kremlin d’être derrière ces attaques, une nouvelle tactique dans une campagne d’interférence qui dure depuis des années (Sources : POLITICO).
- Donald Tusk en Pologne : Le parti politique de Donald Tusk a diffusé un enregistrement audio deepfake de son opposant pendant la campagne électorale en Pologne. Ces manipulations ont été utilisées pour déstabiliser l’opposition et influencer les électeurs (Source : POLITICO).
- Utilisation de faux comptes : En Allemagne, le parti AfD a utilisé massivement de faux comptes pour accroître son influence sur les réseaux sociaux. Ils ont créé des profils et des pages dupliqués pour diffuser des messages anti-migrants et manipuler l’opinion publique (source : La Croix).
- Manipulation algorithmique : Les réseaux sociaux favorisent certains types de contenus au détriment d’autres, souvent pour des raisons économiques. Ces manipulations peuvent polariser les opinions et enfermer les utilisateurs dans des bulles d’information, rendant ainsi les environnements numériques propices à la désinformation et à la manipulation des masses (Source : LobservateurDuMaroc).
- Réduction des outils de surveillance : Meta a annoncé la fin de l’outil « CrowdTangle », utilisé pour surveiller la propagation des théories du complot et des incitations à la violence sur les réseaux sociaux. Cela a suscité des inquiétudes quant à la capacité des chercheurs et des journalistes à suivre en temps réel les campagnes de manipulation, notamment avant les élections européennes (source : Le Monde).
- Incidents de désinformation : Avant les élections législatives en Slovaquie, un deepfake audio attribué à Michal Simecka, leader progressiste, prétendait qu’il voulait truquer le scrutin. Cette manipulation a contribué à la défaite de Simecka, démontrant l’impact potentiel des deepfakes sur les résultats électoraux (Source : Challenges).
Ces exemples illustrent comment les technologies émergentes, comme les deepfakes, sont utilisés pour influencer les électeurs. Les réseaux sociaux sont la principale source de désinformation politique, que ce soit pour les élections européennes 2024 ou pour d’autres processus démocratiques.
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