Twitter révèle des millions de tweets liés à la Russie et l’Iran
Twitter Inc a publié des données comprenant des millions de tweets, de vidéos et d’images. Ainsi que des milliers de comptes liés à des agents basés en Russie et en Iran.
Ces informations mettent en lumière la façon dont des acteurs en dehors des États-Unis ont tenté de manipuler les discussions sur les médias sociaux. Ceci dans leur pays d’origine tout comme à l’étranger.
Twitter avait déjà annoncé ces activités depuis 2016. Mais avait déclaré dans un billet du 17 octobre qu’elle ouvrait les données au public. Afin d’encourager les analyses indépendantes menées par des chercheurs, des universitaires et des journalistes.
Twitter, 3 841 comptes Russes et 770 de l’Iran
Tout d’abord, les données qui viennent d’être publiées comprennent 3 841 comptes affiliés à l’Agence de Recherche Internet (Internet Research Agency, IRA) basée en Russie. Mais aussi 770 autres comptes potentiellement basés en Iran. Ainsi que 10 millions de tweets et plus de deux millions d’images, de vidéos et d’autres médias.
Une bonne partie de ces comptes avaient déjà été dévoilés. Ce qui est sans précédent est la taille de l’archive d’informations. Les chercheurs ont pu se rendre compte que l’Internet Research Agency affichait beaucoup plus de messages en russe qu’en anglais. En particulier de la fin de 2014 au début de 2015, lorsque la Russie se battait en Ukraine. Ceci selon l’analyse réalisée par le Digital Forensic Research Lab du Atlantic Council.
Les fermes de trolls ont commencé comme un outil de répression nationale
« L’une des grandes choses à retenir est la taille de ces opérations. Le deuxième point est qu’elles ont été lancées au profit des pays dans lesquels elles travaillaient », a déclaré Ben Nimmo, membre senior du DFRLab. « Ce qui a commencé comme un outil de répression nationale, c’est ensuite transformer en une arme extérieure visant les États-Unis ».
Les fermes de trolls Iraniennes, des similitudes avec la Russie
Concernant l’opération iranienne, des messages pro-Iraniens étaient diffusés à l’étranger particulièrement. L’un des principaux objectifs était de rediriger les utilisateurs vers certains sites Web. Les trois principaux sujets mentionnés par les fermes de trolls iraniennes incluent l’Arabie Saoudite, l’Iran et bien sûr Trump. Un tiers des messages de la ferme troll iranienne tentaient de diriger les utilisateurs vers AWDNEWS.com. Ce site se présente comme une agence de presse indépendante. Pourtant, Nimmo de DFRLab le décrit comme une pièce de la machine de propagande iranienne.
Les objectifs de l’opération Russe
L’opération russe poursuivait de multiples objectifs. Notamment interférer dans l’élection présidentielle américaine. Mais aussi diviser des communautés en ligne, unifier le soutien aux intérêts internationaux de la Russie et enfin affaiblir la confiance dans les institutions américaines, selon DFRLab.
L’un des principaux objectifs était d’empêcher la victoire de la candidate démocrate, Hillary Clinton, à la présidentielle. Les comptes des trolls russes amplifiant le hashtag #CrookedHillary « Hillary la crapule ». Et ils prétendaient que c’était une fraude électorale en faveur d’Hillary Clinton le jour du scrutin.
La propagande ne s’est pas arrêtée là. Un message d’un des comptes se faisait passer pour le parti républicain du Tennessee. Ce compte a tweeté: « BREAKING NEWS: La machine ne permet pas de voter Trump en Pennsylvanie ! L’enfer de l’informatique ! #VoterFraud (Fraude électorale) ». Le message a eu plus de 25 000 retweets.
Selon Nimmo, les comptes des trolls russes de langue anglaise défendaient également la Russie. Notamment par la diffusion de 781 tweets faisant référence à l’enquête de l’avocat spécial américain Robert Mueller. Ces messages qualifiaient l’interférence russes dans les élections comme une « chasse aux sorcières ».
Les entreprises technologiques doivent freiner la désinformation
Les législateurs américains et européens ont incité les entreprises technologiques à redoubler d’efforts pour freiner cette activité. Après que les services de renseignements ont conclu que la Russie répandait de la désinformation sur leurs plateformes. Ceci afin d’influencer l’élection présidentielle américaine de 2016 et le vote du Brexit en Grande-Bretagne.
Les données divulguées le 17 octobre montrent également que les responsables des comptes de robots russes utilisaient des entreprises basées aux États-Unis. Entreprises qui permettent aux utilisateurs de relayer du contenu sur Twitter, tels que IFTTT, RoundTeam et dlvr.it. En plus des produits Twitter tels que TweetDeck. Et aussi de l’application mobile Twitter pour iPhone et Android.
Par exemple, IFTTT basé à San Francisco offre un logiciel qui connecte plusieurs applications pour exécuter des tâches automatisées. RoundTeam automatise la tâche de recherche et de partage de tweets. Le site Dlvr.it basé à Portland, dans l’Oregon, utilisé par des éditeurs tels que Reuters et BuzzFeed, publie automatiquement du contenu sur des pages de médias sociaux.
La désinformation sur Internet ne cessera pas
Pour conclure, Twitter a déclaré ne pas s’attendre à ce que de telles opérations d’information cessent. Les mauvais acteurs continueront de s’adapter aux nouvelles technologies. Enfin, la société a déclaré qu’une analyse indépendante de l’activité était une étape importante vers une compréhension générale et commune des menaces.
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Très bon article! Merci
Merci! C’est vraiment des sujets qui nous intéressent, mais nous avons besoin de plus lecteurs pour cette thématique. Alors si tu peux partager, diffuser l’article, ça nous aiderait beaucoup!
Je comprends que ce genre de procédé continuera. Mais finalement, ce qui me dérange, c’est le temps qu’il a fallu pour identifier tout ça.
Si on veut se protéger, il faut qu’on puisse réagir plus rapidement.