La ville de Paris crée son Data Center pour 16 millions d’euros
La ville de Paris a créé son Data Center pour gagner sa souveraineté numérique. Plus précisément, cela lui permet d’héberger l’ensemble des données des habitants et des services digitaux de l’ensemble de la capitale.
Mais tout ceci a un coût : 16 millions d’euros pour obtenir son propre Data Center. Concrètement, cela représente une surface de 760 m² dans le 18e arrondissement avec 300 serveurs physiques. Ce qui permet de gérer actuellement 2,5 pétaoctets de données.
Au-delà de l’infrastructure, ce sont aussi les employés de la ville de Paris qui gèrent le centre de données. Ceci dans le but d’obtenir une maîtrise de bout en bout des données.
Alors que la majorité des grandes entreprises externalisent la gestion des infrastructures et des services numériques, pourquoi la ville de Paris dépense 16 millions d’euros pour obtenir son propre Data Center ?
Les objectifs du Data Center de la ville de Paris
Les buts sont multiples : financier, maîtrise des données et stratégique.
Concernant l’aspect financier, la ville de Paris espère amortir le coût de 16 millions en 8 ans. Ceci en supprimant les contrats d’externalisation, l’hébergement et les services associés. De plus, la ville de Paris pourra louer son infrastructure à d’autres services publics (Paris Habitat, APHP, Eau de Paris …).
L’externalisation avait aussi un autre coût. Ce contrat était remis en cause tout les 5 ans. Ce qui impliquait un déménagement des données sur plusieurs mois, avec un coût associé d’environ 1 million d’euros selon Techcrunch.
Dans un contexte de réglementation des données, la capacité à offrir une maîtrise totale sur les données est aussi un argument de poids. De plus, les obligations européennes, RGPD, imposent aux administrations publiques de nombreuses règles, plus faciles à respecter lorsqu’on a un un contrôle total sur ses données.
Enfin, il y a aussi l’aspect stratégique qui peut justifier cette infrastructure. Les offres d’hébergement d’Amazon, Google, Microsoft et IBM sont soumises au Cloud Act. Il s’agit d’une loi fédérale des États-Unis adoptée en 2018 par l’administration Trump. Elle permet aux forces de l’ordre américaines d’obtenir des données, même si elles sont hébergées en dehors des États-Unis. Seule condition à cette obtention: la société doit être américaine.
Les critiques sur le Data Center de la ville de Paris
Tout d’abord, c’est une annonce qui a beaucoup surpris, à l’heure où les entreprises ont tendance à externaliser les services numériques. Et vu la somme engagée, 16 millions d’euros, les critiques ont rapidement émergé.
Le budget du Data Center de Paris a été la cible de nombreuses critiques. Pourtant, la ville de Paris prévoit d’économiser de l’argent avec son centre de données. Même si l’externalisation compte de nombreux adeptes, cette méthode de gestion s’est parfois révélée très coûteuse. Pour l’instant, rien ne permet d’infirmer ou de confirmer que les prévisions budgétaires sont correctes.
« Pourquoi ce n’est pas l’État qui crée un Data Center national ? ». Ce centre de données pourrait ensuite être mis à disposition des collectivités publiques. Cette question a beaucoup de sens. Pour l’instant, il n’y a pas de réponse officielle. Cependant, c’est peut-être ce qui se passera à moyen ou long terme. Par ailleurs, la mairie de Paris précise que son projet a pu se réaliser parce qu’elle possède les compétences en interne.
Tout ceci est peut-être l’occasion de tester le concept et la rentabilité, pour ensuite l’adopter de manière plus large. Un processus finalement assez commun dans les projets informatiques.
Une maîtrise technique des données par la ville de Paris ?
Finalement, à l’heure actuelle, les entreprises externalisent-elles complètement leur infrastructure, leurs services numériques et leurs données ?
Actuellement, les données revêtent un caractère hautement stratégique. Et le Cloud hybride apparaît souvent comme une solution adéquate pour externaliser ce qui n’est pas sensible. Est-ce que la solution de la ville de Paris ne s’inscrit pas dans la tendance actuelle ?
Cette infrastructure ne concerne finalement que les données, un Data Center. Les autres services moins sensibles, comme les sites web, sont quant à eux toujours externalisés.
L’Uptime Institute a délivré le niveau de certification Tier 3 au centre de données de la ville de Paris. C’est-à-dire une disponibilité de 99,98 %, ce qui représente 95 minutes d’indisponibilité par an.
Vous avez des remarques ? des critiques ? ou une précision à apporter à cet article ? Alors n’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires.
Vous cherchez plus d’informations sur ce sujet :
- L’article de Techcrunch, le datacenter de Paris vu de l’étranger
- Le fil de discussion Twitter de Bruno Tréguier
- Le centre de données de Paris est pensé de façon durable et responsable
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